mardi 21 décembre 2010

Nomad-ness 4/5 : Entre art et escalade, Neal Beggs en V.O. sous-titré français




Retrouvez la version française de l'interview de Neal Beggs en bas de page.

Neal Beggs has always been a climber by nature. That is to say, before he discovered his passion for art at the age of 33. Splicing mountaineering with conceptual art, he seeks to erase the boundaries between art and life. And by the look of things, nobody is left guessing otherwise. Installations, videos, starmaps, walks and more, Neal’s artwork is anything but usual. And just like himself, his works are always on the move. Born in Northern Ireland and raised in England, Neal now resides in France where his artwork is on display in Nantes as part of the “Nomad-ness” exhibit. Integrating rocks and nomads with a touch of artistic philosophy, the Regard à Bananes’s web reporters bring you an interview worth reaching for.

Regard à Bananes :
So Neal, you got into art pretty late in your life. What set off the fire?
Neal Beggs : I discovered art while living in London in the 80’s. London is a very cultural town. I was especially intrigued by the various subcultures that thrive there and the art that went along with them. I met a lot of cool people there, many of which were artists who inspired me. I figured that if they could do it, I could do it too. So I decided to enroll in art school.

HB :
How would you describe your style of art ?
NB : I don’t want to confine myself to categories and classifications, but I suppose I’d call myself a conceptual artist. In my art, I try take to into consideration the importance of objects. Objects are very powerful things because they evoke language. And language is very important since it creates forms and ideas that capture our spirits.

HB :
How does your passion for mountaineering fit into your artwork ?
NB : Being a climber is a gift to an artist because climbers are always pushing boundaries and going beyond where people have already gone. There is a lot of creativity in climbing as well. When you climb, you’re confronted with different surfaces that you must adapt to with different expressions and movements. I try to bring these into my art. This also goes back to what I said early about language (i.e. “the power of language captures spirit”). For example, in one of my latest walks, Our House to the Summit of Mount Blanc, the word summit abstractly refers to vertical movement.

HB :
Can you tell us a bit more about this work “Our House to the Summit of Mount Blanc?”
N.B : This is a walk that I took from my home (about 35 minutes from Nantes) to the summit of Mount Blanc, 776km away. I filmed about 7 hours of the journey. The goal of this work was to question the notion of walking in art and try to create a metaphor of empowerment. There is also a political motive behind this walk. I left my own castle (“our house”) to gain access to power at the summit of Europe (“Mount Blanc”). In any case, I wanted to show that, figuratively speaking, anybody is capable of reaching the summit.

HB :
You’re currently on display at the “Nomad-ness” exhibition here in Nantes. How do you associate nomadism and art ?
NB : For me, a nomad is someone who is outside of society, yet indirectly engaged in contemporary art. Just like a nomad, the viewpoint of an artist is exterior to the society and must account for the longer journey. The nature of art is like this. Art moves. Let’s take a look at the internet for example, where lots of art is now being diffused. Online, there are no boundaries. Thus, art has no boundaries, no frontiers. This is a key aspect of art. And this is why I think that all artists are somewhat nomad.
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Version française

Neal Beggs a toujours été un grimpeur. C’est tardivement, à l’âge de 33 ans, qu’il se découvre une passion pour l’art. Un beau mélange d’alpinisme et d’art conceptuel. Neal Beggs cherche à effacer les frontières entre l'art et la vie par le biais de ses œuvres. Au premier regard, c’est l’impression que l’on a. Installations, videos, starmaps, walks, l'art de Neal n'a finalement rien d'ordinaire. Comme lui, ses oeuvres sont toujours en mouvement. Né en Irlande du nord, élevé en Angleterre, il réside actuellement en France où il expose son art dans le cadre de l'exposition Nomad-ness à Nantes. Entourés de roches et de nomadisme, le tout recouvert d’une philosophie artistique, les reporters web du Regard à Bananes ont enfilé leurs baudriers pour assurer cette interview exclusive.

Regard à Bananes : Alors Neil, vous vous êtes lancé dans le monde de l'art assez tardivement. Qu'est-ce qui a déclenché cette passion ?

Neal Beggs : J'ai découvert l'art lorsque je vivais à Londres dans les années 1980. Londres est une ville très culturelle. J'étais intrigué par les cultures underground qui y fleurissaient et l'art qui les accompagnaient. J'y ai également rencontré beaucoup de gens cool, dont beaucoup étaient des artistes qui m'ont inspiré. Alors je me suis dit que s'ils pouvaient faire de l'art, pourquoi pas moi. J'ai donc décidé de m'inscrire dans une école d'art.

RB : Comment décririez-vous votre style d'art ?

NB : Je n'ai pas envie de me ranger dans une catégorie artistique, mais je suppose qu'on pourrait me qualifier d’artiste conceptuel. Dans mon art, j'essaye de tenir compte de l'importance des objets. Les objets possèdent une forme de langage qui permet de créer des formes et des idées qui saisissent nos esprits.

RB : Quel rôle l'alpinisme joue-t-il dans votre art ?

NB : Être grimpeur est un atout pour un artiste car ils repoussent les frontières et vont au-delà des sentiers battus. Il y a beaucoup de créativité dans l'escalade aussi. Quand on grimpe, on est confronté à des surfaces différentes. Il faut s'y adapter en variant différents mouvements et expressions. C'est ça que j'essaye de transmettre à travers mon art. Ça renvoie également à ce que j'ai dit précédemment à propos de la puissance du langage. Par exemple, dans un de mes walks les plus récents, « Our House to the Summit of Mount Blanc» le mot sommet fait appel de manière abstraite à la notion de mouvement vertical.

RB : Justement, pouvez-vous nous parler un peu plus de votre oeuvre « Our House to the Summit of Mount Blanc » ?

NB : C'est une promenade que j'ai faite en partant de chez moi, à 35 km de Nantes, jusqu'au sommet du Mont Blanc : 776 km plus loin. J'ai filmé environ sept heures du voyage. Cette œuvre a pour but de questionner la notion de marche au sein de l'art et de créer une métaphore sur le dépassement de soi. Il y a aussi un message politique derrière ce walk, inspiré d’une chanson du groupe Madness « Our House». J'ai quitté ma propre demeure (our house) pour atteindre le sommet de l'Europe. En tout cas, je voulais montrais que, métaphoriquement parlant, tout le monde est capable d’atteindre les sommets en se dépassant.

RB : Vous exposez actuellement à Nantes dans le cadre de l’exposition Nomad-ness . Comment associez-vous l’art et la pensée nomade ?

NB : Pour moi, un nomade est quelqu’un qui est en dehors de la société, mais engagé indirectement dans l’art contemporain. Tout comme le nomade, le point de vue de l’artiste est extérieur à la société et il doit toujours aller de l’avant dans sa trajectoire. Regardons le web par exemple : l’art y est largement diffusé aujourd’hui, et cela sans frontières. C’est un aspect majeur de l’art. C’est pour cette raison que je pense que tous les artistes ont des qualités de nomades, en quelque sorte.


Pour plus d'informations et suivre l'actualité de Neal Beggs, le site web et le blog.



Interview : James Donovan
Rédaction et traduction : James Donovan
Corrections et transcription : Justine Dagorn et Caroline Dubois
Crédit photos : Frac des Pays de la Loire

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